Page:Leprohon - Armand Durand ou la promesse accomplie, trad Genand, 1869.djvu/310

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
308

firent le reproche. La tempérance totale était peut-être plus rare dans ce temps-là qu’aujourd’hui, et il reçut une avalanche de railleuses désapprobations, jointes à une certaine, dose de ce que Belfond appelait des scies.

— Est-ce, que M. Durand, comme les chevaliers d’autrefois à la veille de mettre leurs éperons pour la première fois, aurait fait vœu de s’abstenir du jus de la vigne ? demanda ironiquement de Montenay.

— Je suis lié par une promesse ! répliqua notre héros avec froideur, tout en observant la courtoisie.

— Bien, il me semble qu’une circonstance aussi heureuse que la présente devrait, comme un jubilé, exempter de tous vœux onéreux ou mal fondés. Qu’en pense la charmante fille d’honneur ?

— Je pense qu’une promesse faite doit être accomplie ! répondit elle d’une manière brève.

Sur ces entrefaites une autre santé fut proposée et accueillie, et on laissa tranquille Armand et son verre plein.

Après que les convives furent revenus au salon, il se trouvait debout devant un beau tableau représentant une des belles dames de la cour de France, et il pensait comme son front calme et fier, ses yeux brillants ressemblaient à ceux de mademoiselle de Beauvoir, lorsqu’il entendit tout à coup derrière lui le frôlement d’une robe de soie ; et, se retournant, il aperçut mademoiselle de Beauvoir