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sans violer les règles de la plus commune courtoisie, attendu que M. de Courval se plaignait de la fatigue, — ils acceptèrent avec joie son invitation. Il lui présenta ses deux amis, le premier un M. Caron, homme d’un âge mûr, le second un jeune et charmant officier de cavalerie, du nom de de Chevandier. qui venait d’arriver de France pour passer quelque temps en Canada.

Ce dernier parut à la fois surpris et frappé de la beauté et des manières gracieuses de leur hôtesse, qui était occupée à placer devant eux des verres et une cruche d’excellent cidre, qui, nous n’avons pas besoin de le dire, n’était pas de manufacture domestique.

Cependant, Geneviève ne s’aperçut pas de l’attention particulière dont elfe était l’objet de la part du Capitaine de Chevandier, qui aurait été extrêmement affligé s’il eut su qu’elle n’avait seulement pas remarqué l’abondance de ses cheveux lissés, sa belle moustache, ou la classique régularité de ses traits.

Sur ces entrefaites arriva Durand qui s’empressa de leur offrir l’hospitalité, et il le fit avec une aisance et une politesse exquises. Les préjugés aristocratiques de de Chevandier furent en quelque sorte choqués par l’arrivée sur la scène de cet hôte roturier ; mais ses airs de grand seigneur produisirent aussi peu d’effet sur le mari que ses regards d’admiration en avaient fait sur la femme. Quand nos trois amis se furent reposés et rafraîchis,