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de bonne humeur avec tes amis et avec toi-même, nous allons faire une partie de foot ball

— Ils nous ont tapés tous les deux assez rudement ! murmura Paul entre ses dents en s’adressant à son frère. Toi un lâche, moi un gros rustaud ! J’espère que je serai encore capable d’en payer au moins un des deux.

Il était évident, par le ton avec lequel il prononça le mot « un », qu’il pensait à ne redresser que les torts qui lui étaient personnels ; mais son frère, sans paraître remarquer cette mesquine réserve, lui dit tranquillement :

— Nous ne devions pas nous attendre à autre chose. Ceux qui écoutent entendent rarement parler d’eux en bien.

— Tu es un fou plein de scrupules ! répondit brusquement l’autre. Je crois que tu n’as pas plus de bon sens que ce stupide idiot qui a si bonne opinion de sa personne. Je voudrais bien avoir une chance de le frotter un peu !

La discussion entre les deux frères fut arrêtée par la bruyante arrivée d’une demi-douzaine de leurs camarades, et Armand s’apercevant que son frère continuait à être d’une humeur bourrue, s’amusa à examiner une pile de livres de classe neufs qui se trouvaient devant lui. L’incident en resta là.

Les classes régulières commencèrent enfin. Armand n’eut pas à se plaindre de ses devoirs et de ses leçons, car il s’acquitta de ses tâches avec une facilité et une exactitude telles que