Page:Lermina - L’effrayante aventure.djvu/258

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pieds… les voix formidables se répondaient, les pieds battaient le sol… ces évadés de l’âge tertiaire n’avaient-ils pas assisté déjà à des bouleversements identiques, alors que l’eau, la terre, le feu se livraient l’inimaginable combat des éléments non équilibrés… ils représentaient la force brute, l’instinct aveugle et tout puissant de la conservation, la persistance de la vie en des longévités fabuleuses, la cohésion des énergies premières en qui bouillait l’avenir des mondes.

Les hommes ! Ah, qu’étaient-ils en face de ces agrégats de muscles et de tendons, de ces Léviathans que la fable avait à peine osé décrire !

En vain, Labergère et Bobby — qui n’étaient rien moins que des lâches — essayaient de tendre leurs nerfs ; en vain Sir Athel, éperdu, faisait appel à l’intelligence par qui l’être pensant a vaincu la force…

Ils se sentaient amoindris, contractés, atténués jusqu’à n’avoir plus la notion de la résistance… ils ne parlaient plus, à peine s’ils pensaient : dans leur cerveau, qui s’anémiait, les choses perdaient leurs formes, leurs reliefs ; les idées chevauchaient sans plus se fixer ; le sens