Page:Lermontov - Un héros de notre temps, Stock, 1904.djvu/170

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pondre : Soyez tranquille madame, je n’en dirai rien. La mère se soigne pour un rhumatisme et la fille, Dieu sait pourquoi ! Je lui ai ordonné de boire deux verres d’eau alcaline par jour et de se baigner deux fois par semaine dans un bain minéral étendu d’eau. La princesse-mère ne me paraît pas être habituée à commander. Elle vante l’esprit respectueux et le savoir de sa fille, qui lit Byron en anglais et sait l’algèbre. À Moscou, il est certain que les jeunes filles acquièrent de l’érudition, et elles font bien ; les maris sont en général si peu aimables que coqueter avec eux doit être insupportable pour une femme d’esprit. La princesse-mère aime beaucoup les jeunes gens ; la jeune princesse les regarde avec un certain mépris, coutume moscovite ! Elles ne voient à Moscou que des galants de quarante ans !

— Êtes-vous allé à Moscou, docteur ?

— Oui, j’ai eu là quelque clientèle.

— Ah ! et puis ! continuai-je !

— Mais je crois avoir tout dit… Ah ! cependant, voici encore : La jeune princesse, me paraît aimer à parler sentiment, passion, etc.