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CHAPITRE X

monsieur noël, s. v. p. ?


Presque aussitôt la voiture s’arrêta. Patrice était sauvé. Mais la petite valise lourde des deux cent mille francs avait disparu. Il ne restait plus dans la diligence que Patrice, à moitié évanoui sur l’impériale et, à l’intérieur, le chargé d’affaires des entrepreneurs qui eut tout juste la force de raconter aux agents de M. de Meyrentin, lorsque ceux-ci eurent enfin rejoint la diligence fantôme, comment il avait été volé le plus simplement du monde par un monsieur au masque noir qui, bondissant sur lui, lui avait mis tranquillement un revolver sur le front. Il n’avait point eu « celui » de lui résister. Et l’homme, du reste, avait déjà jeté la valise sur la route et d’un bond l’avait rejointe.

Le commis avait à peine terminé son court et désolant récit que l’on vit accourir le père « La Gaule ». Le conducteur, lui aussi, était sain et sauf. Il rapporta, avec une émotion qui était loin d’être calmée, comment il s’était senti soudain enlevé de son siège par une force irrésistible. Et, avant même qu’il eût pu dire deux mots, il s’était trouvé dans les arbres, entre les bras d’un monsieur au masque noir qui le descendit tout de go, avec beaucoup de précautions, sur la route et qui, le saluant, lui avait souhaité bon voyage !… Sur quoi le père La Gaule