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BALAOO

Gabriel.

Woop ! (dans le sens de : Je t’en prie, calme-toi.)

Balaoo, serrant la main de Gabriel.

Il n’y a que toi qui me comprennes, sur la terre, Gabriel. Je vais te dire une chose que je n’ai encore jamais dite à personne, pas même à elle. Mais nous pleurons ensemble, toi et moi. Ainsi les plantes faibles s’entrelacent pour résister à la tempête.

Gabriel.

Wonoup ! Wonoup ! (Hélas ! Hélas ! )

Balaoo.

C’est une chanson que j’ai faite. Écoute. Approche ton oreille. C’est une chanson en langue d’homme. Mais rien qu’à la douceur des mots, tu comprendras mon chagrin !

Gabriel.

Wonoup ! Wonoup !

Balaoo, à l’oreille de Gabriel.

Patti Palang-Kaing ! Patti Palang-Kaing !
Écoute mon chagrin,
Je me suis promené dans le jardin d’homme.
Comme un de la race qui pleure.
Mais personne n’a vu mes larmes,
Pas même celle pour qui je meurs.
Mais elle a entendu mon cœur
(Qui soupirait dans son malheur),
Et elle a dit à l’autre qui levait le nez en l’air :
« Ce n’est rien, c’est le tonnerre ! »