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BALAOO

français, consentira peut-être à nous dire ce qu’il a fait de ses victimes !

« Dernière minute : deux de nos rédacteurs nous font téléphoner qu’ils viennent de retrouver les traces du monstre sur les toits de l’hôtel de ville où il se promène, en pleine sécurité, comme chez lui. Nos rédacteurs vont immédiatement organiser une battue. »

Tel était cet article qui eut le pouvoir de faire se ruer tous les journalistes de la capitale chez le Préfet de police. Mais là, ils apprirent que M. Mathieu de la Fosse, le nouveau préfet, que l’avènement d’un ministère ultra-radical-socialiste venait de relever si triomphalement de sa disgrâce, était à la place Beauveau où le ministre de l’Intérieur venait de réunir d’urgence tous ses collègues du Cabinet.

Nous ne pouvons mieux faire que de publier la note quasi-officielle qui fut dictée à tous les journalistes présents, à la suite de ce Conseil de cabinet où fut entendu M. le Préfet de police.

M. le président du Conseil avait voulu que les détails précis de cette mémorable séance fussent portés à la connaissance du public, dans un moment où il n’y avait plus une famille, à Paris, qui pût se croire en sécurité[1] :

« M. le Préfet de police a été entendu hier par les ministres réunis en Conseil de cabinet. Voici ce qu’il leur a déclaré : « Un homme, dont je n’avais jamais entendu parler, M. Coriolis Boussac Saint-Aubin, me faisait passer sa carte, en me priant de le recevoir sur-le-champ. Je lui

  1. Les armuriers firent des affaires d’or. Ils furent littéralement dévalisés ; chacun, ostensiblement ou non, porta, pendant toute cette époque troublée, une ou plusieurs armes destinées à débarrasser Paris du monstre.