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REPRENONS NOS ESPRITS
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meneurs audacieux qui, le dimanche précédent, n’avaient pas craint de franchir les portes du parc dans l’espoir de rencontrer ou d’apercevoir à une fenêtre « le monsieur qui revenait de chez les morts ».

Après avoir en vain essayé de faire parler le concierge, les reporters s’en furent vers le plus proche village, dans le dessein d’interviewer les paysans, les fournisseurs, si possible. Ils désiraient aussi se faire indiquer la petite maison du bord de l’eau où habitait « la femme du notaire » qui avait des apparitions.

Pas une seconde, il ne leur venait à l’esprit qu’ils pourraient retourner à Paris « bredouilles ».

Quant au petit Darbois d’Excelsior, il quitta à l’anglaise « l’orphéon », comme il disait, c’est-à-dire la troupe bruyante de ses confrères, fit le tour du parc, sauta par-dessus un mur, se glissa derrière des haies, se jeta dans une douve pour éviter un jardinier, en sortit à la nuit tombante, poussa la porte basse de la Tour Isabelle, circula au hasard dans quelques corridors et se trouva tout à coup dans une pièce en face de Mme  Jacques de la Bossière qui poussa un cri.

« Ah ! madame, fit le petit Darbois, en s’inclinant de la façon la plus galante, je vous jure que ce n’est pas moi le fantôme ! Je ne suis que le petit Darbois d’Excelsior et je vous présente toutes mes excuses pour la désinvolture avec laquelle je viens vous proposer mes services. »

Fanny le toisa des pieds à la tête, puis :