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LA PENSÉE DES DEUX ÉPOUX
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reconnu, il était moins absurde de penser qu’elle s’était réellement trouvée en face de lui qu’en face de son fantôme !…

Si André n’était pas mort, bien des choses se trouvaient alors expliquées et, en particulier, la précision des renseignements donnés à Marthe sur le crime du rond-point de la Fresnaie…

D’autre part, si André n’était pas mort, bien des choses restaient inexplicables : où était-il ?… Comment vivait-il ?… Pourquoi n’était-il pas revenu chasser son frère et la famille de son frère du château ?… Pourquoi restait-il séparé de ses enfants ?… Que signifiaient ces apparitions nocturnes ?

Le mystère s’éclaircissait d’un côté et s’épaississait singulièrement de l’autre !

Enfin, comment n’eût-il pas été mort après ce que Jacques lui avait raconté du drame ? Jacques avait enfermé à clef le cadavre de son frère dans la malle ; et la malle avait été immédiatement enterrée par Jacques au fond de la cave de Héron ! Alors ?…

Alors, elle ne pensa plus qu’à la malle, et, avec son esprit pratique, ennemi de toute fantasmagorie, elle résolut d’aller voir elle-même si le cadavre était bien dedans !

Jacques devait partir dans la matinée et elle devait le rejoindre, le soir, à Paris, avec le petit Jacques. Il convenait, tout de même, en l’occurrence, de savoir ce qu’ils laissaient derrière eux ! Des fantômes ou une victime encore vivante qui préparait dans l’ombre une bien singulière et effrayante revanche ?…