Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/225

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On ne l’avait pas entendue au repas ?… Et les autres, les autres, pourquoi restaient-ils muets derrière leurs vitres noires ?… Tout à coup, je tournai la tête et je regardai derrière moi. Alors, je compris, à ce geste instinctif, que j’étais la proie d’un phénomène tout naturel… Quelqu’un me regardait… deux yeux étaient fixés sur moi, pesaient sur moi. Je ne vis point ces yeux et je ne sus d’où me venait ce regard… mais il était là… je le sentais… et c’était son regard à lui… Et cependant, il n’y avait personne derrière moi… ni à droite, ni à gauche, ni en face… personne autour de moi que les gens qui étaient assis à cette table, immobiles derrière leurs binocles noirs… Alors… alors, j’eus la certitude que les yeux de Larsan me regardaient derrière l’un de ces binocles-là !… Ah ! les vitres noires ! les vitres noires derrière lesquelles se cachait Larsan !…

Et puis, tout à coup, je ne sentis plus rien… Le regard, sans doute, avait cessé de regarder… je respirai… Un double soupir répondit au mien… Est-ce que Rouletabille ?… est-ce que la Dame en noir auraient, eux aussi, supporté le même poids, dans le même moment, le poids de ses yeux ?… Le vieux Bob disait :

— Prince, je ne crois point que votre dernier