Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/27

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de l’installation des voyageurs, car le professeur Stangerson, qui se rendait à Menton, chez les Rance, accompagnait les nouveaux mariés jusqu’à Dijon, cependant que ceux-ci continuaient leur voyage par Culoz et le Mont-Cenis, il me pria d’annoncer cette mauvaise nouvelle à sa femme. Je fis la triste commission en ajoutant que Rouletabille viendrait sans doute avant le départ du train. Aux premiers mots que je lui dis de cela, Mathilde se prit à pleurer doucement et elle secoua la tête :

— Non ! Non !… c’est fini !… Il ne viendra plus !…

Et elle monta dans son wagon…

C’est alors que l’insupportable Brignolles, voyant l’émoi de la nouvelle mariée, ne put s’empêcher de répéter encore à Me André Hesse, qui, du reste, le fit taire fort malhonnêtement, comme il le méritait : « Regardez donc ! Regardez donc !… je vous dis qu’elle a encore ses yeux de folle !… Ah ! Robert a eu tort… il aurait mieux fait d’attendre ! » Je vois encore Brignolles disant cela, et je me rappelle le sentiment d’horreur que, dans le moment même, il m’inspira. Il ne faisait point de doute pour moi depuis longtemps que ce Brignolles était un méchant homme, et surtout un jaloux, et qu’il ne pardonnait point à son