Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/295

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fiche à la mer, et on n’en entend plus parler ! »

— Alors, continua Bernier, j’ai pensé à mon sac de pommes de terre ; ma femme avait remis les pommes de terre dans le sac ; je l’ai vidé à mon tour et je l’ai apporté. Ah ! nous faisions le moins de bruit possible. Pendant ce temps-là, Madame vous racontait des histoires sans doute, dans le salon du vieux Bob et nous entendions M. Sainclair qui interrogeait ma femme dans la loge. Nous, en douceur, nous avons glissé le cadavre, que M. Darzac avait proprement ficelé, dans le sac. Mais j’avais dit à M. Darzac : « Un conseil, ne le jetez pas à l’eau. Elle n’est pas assez profonde pour le cacher. Il y a des jours où la mer est si claire qu’on en voit le fond. — Qu’est-ce que je vais en faire ? » a demandé M. Darzac à voix basse. Je lui ai répondu : « Ma foi, je n’en sais rien, Monsieur. Tout ce que je pouvais faire pour vous, et pour Madame, et pour l’humanité, contre un bandit comme Frédéric Larsan, je l’ai fait. Mais ne m’en demandez pas davantage et que Dieu vous protège ! » Et je suis sorti de la chambre, et je vous ai retrouvé dans la loge, monsieur Sainclair. Et puis, vous avez rejoint M. Rouletabille, sur la prière de M. Darzac qui était sorti de sa chambre. Quant à ma femme, elle s’est presque évanouie quand elle a vu tout à coup que M. Darzac était plein