Page:Leroux - Le Parfum de la dame en noir.djvu/80

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le pauvre enfant, qui n’était venu chercher cette certitude que pour avoir le droit de lui parler ! Dans le moment même qu’il savait, il s’astreignait à oublier ; il se condamnait au silence. Petite grande âme héroïque, qui avait compris que la Dame en noir qui avait besoin de son secours ne voudrait pas d’un salut acheté au prix de la lutte du fils contre le père ! Jusqu’où pouvait aller cette lutte ? Jusqu’à quel sanglant conflit ? Il fallait tout prévoir et il fallait avoir les mains libres, n’est-ce pas, Rouletabille, pour défendre la Dame en noir ?…

Si calme est Rouletabille que je n’entends pas sa respiration. Je me penche sur lui… il a les yeux ouverts.

— Savez-vous à quoi je réfléchis ? me dit-il… À cette dépêche qui nous vient de Bourg et qui est signée Darzac, et à cette autre dépêche qui nous vient de Valence et qui est signée Stangerson.

— J’y ai pensé, et cela me semble, en effet, assez bizarre. À Bourg, M. et Mme  Darzac ne sont plus avec M. Stangerson, qui les a quittés à Dijon. Du reste, la dépêche le dit bien : « Nous allons rejoindre M. Stangerson. » Or, la dépêche Stangerson prouve que M. Stangerson, qui avait continué directement son chemin vers Marseille, se trouve à nouveau avec les Darzac. Les Darzac auraient donc rejoint