Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/129

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queront pas toujours Hardigras ! Moi aussi, je l’ai manqué ! Eh bien, messieurs !… cherchons-le ensemble !… Mais ne le cherchez pas sous ma veste ! vous ne l’y trouverez pas !… « Fan d’un amuletta ! » j’enrage de voir quelquefois mes meilleurs amis me regarder en rigolant quand on parle de Hardigras !… J’ai toujours agi en honnête homme, moi !… Je n’ai jamais fait de tort à personne !… D’où vient que l’on puisse me confondre avec un voleur de nuit ? Titin a toujours agi au grand soleil !… On connaît ses travaux de chaque jour !… Je suis parti de rien et j’occupe aujourd’hui une situation que je ne laisserai point compromettre par une obscure et ridicule légende ! Troun de pas Diou !… Ce n’est pas en jouant de mauvaises farces à M. Supia que l’on arrive à monter une entreprise des plus prospères et qui donne des bénéfices suffisants à régaler mes copains et amis d’un bout à l’autre de l’an, pas vrai, Giaousé ?…

— Il n’y en a pas deux dans le monde comme Titin !… c’est tout ce que j’ai à dire, moi, Babazouk !…

— Et de quelle entreprise parlez-vous donc ? demanda M. Ordinal qui croyait, d’après ses renseignements particuliers, que Titin était à peu près sans ressources…

— De quelle entreprise ? Vous me demandez de quelle entreprise ? Mais ne faites-vous donc, dans ce pays, que vous dorer le dos au soleil pour n’avoir jamais entendu parler des « Kiosques du Bastardon » ?

— Bah ! fit M. Ordinal qui croyait à une plaisanterie, vous avez une entreprise de kiosques ?