Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/154

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Puis il se leva, embrassa la mère Bibi et quitta sur l’heure la Fourca-Nova.

Il avait un air si farouche que Giaousé et Nathalie qui le virent passer n’osèrent lui adresser la parole…

À Nice, où il arriva le soir même, rue Gioffredo, il s’arrêta devant la grande quincaillerie. Il regarda l’enseigne qui portait toujours la devise : « Durando et Gianelli ». Il ne connaissait point Menica, mais il se rappelait avoir vu plusieurs fois le vieux Gianelli, bonhomme avare et peu liant.

— Je désirerais voir M. Gianelli, fit-il à un employé qui se hâtait vers le bureau, des registres sous le bras.

— Monsieur ! il est bien tard ! répondit l’employé. Nous allons fermer. Vous ne pourriez pas revenir demain ?

— Non ! je suis très pressé. Dites-lui que c’est de la part de Titin-le-Bastardon.

Deux minutes après, l’employé revenait :

— Ces messieurs ne peuvent vous recevoir ce soir… Pourriez-vous me dire ?…

— Non ! non ! Il faut que je parle à M. Gianelli.

— Monsieur Titin ! je vais vous dire : ces messieurs se demandent si c’est bien sérieux ? D’autre part, ils ne voudraient pas vous faire, de la peine. Mais ils sont si occupés.

— M. Menica est-il là ?

— M. Menica ? fit l’autre en levant les yeux au plafond.

— Allez leur demander si je peux voir M. Menica. Dites-leur que c’est pour une affaire extrêmement importante.

Nouvelle absence de l’employé, et enfin :