Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/183

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sur laquelle on lisait simplement ce mot « Tina » !

Titin ouvrit son couteau, avec lequel il devait tuer ses trois paires, et inscrivit au-dessous de « Tina » ces simples mots : « mère de Titin-le-Bastardon ».

Puis il ferma son couteau, le remit dans sa poche et tomba à genoux.

Il pria. Il parla à sa mère… Il lui dit :

« Mama ! Pendant que tu faisais le grand voyage, moi, j’ai fait le voyage blanc ! (le voyage inutile) ; mais dis-moi un peu ! Est-ce que je pouvais laisser se mourir de la faim mon premier païre, ce Menica que la divine providence, dans sa juste bonté, avait déjà réduit à moins que rien, le povre ! Et cette grosse malla de Noré (dis-le-moi, mama) qui a toujours été dévoré du remords « du figuier » et qui n’a point manqué de gentillesse pour ton bastardon, est-ce que je pouvais dans le moment qu’il allait marier ses demoiselles, apporter à sa table le désespoir et la honte ? et faire mourir de chagrin impitoyablement cette povre Mme Papajeudi qui croit en lui comme dans le bon Dieu ? Le pouvais-je, dis, mama ?… Non ! tu n’aurais pas voulu cela, toi qui as tant souffert pour tout le monde ! Voilà pour mon second païre, mama !… Quant au troisième ! Ah ! celui-là, rien ne m’aurait empêché de l’envoyer au diable comme il se doit, mais ce n’était pas mon païre !… Maintenant, mama, à toi de parler, je t’écoute !

Quand il se releva, le Bastardon dit à la mère Bibi :

— Elle m’a parlé ! Elle m’a dit : « Pourquoi