Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/190

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étaient venus en curieux comme tout le monde.

— Et Titin ? Et Titin ? leur criait-on.

— Titin, répondaient-ils avec une figure étonnée qui surexcitait la joie générale, nous ne l’avons pas vu de plusieurs jours… Nous voudrions bien avoir de ses nouvelles. Il n’est pas ici ?

Les rires repartaient de plus belle… non, non ; il n’était pas ici !

La voix de Giaousé se fit entendre :

— Il a été invité à la noce !… Vous allez le voir dans le cortège ! dit-il simplement…

Alors ce fut une explosion.

— Et qui donc l’a invité ?

— Le prince !… Paraît qu’ils sont devenus une paire d’amis.

On se roulait. Vrai ! si la journée continuait comme cela, on serait malade de rire.

Les invités, se rendant directement à Hôtel de ville, commençaient à arriver les uns en auto, les autres en voiture. On se les nommait, on faisait des réflexions, on se livrait à quelques plaisanteries pas méchantes et surtout on détaillait les toilettes des dames.

Celles-ci avaient mis leurs plus beaux atours, sorti tous leurs bijoux ; la bourgeoisie niçoise faisait la plus honnête figure du monde. Les jeunes filles, en robe claire, écoutaient en souriant des jeunes gens en smoking. Au fur et à mesure que les invités descendaient devant la grille de l’Hôtel de ville, les véhicules allaient se ranger dans la rue Saint-François de Paule.

Le service d’ordre avait été admirablement réglé.