Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/201

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On attendait M. le maire et l’on commençait à trouver qu’il « ésagérait !… »

Du reste, le bon public de la rue et des cabarets environnants était du même avis que la noble assistance. Quelle pouvait être la raison d’une prolongation aussi exceptionnelle de la cérémonie ? À quelle heure le cortège, dans ces conditions, arriverait-il à Sainte-Réparate ?

Chez Camousse on accusait M. le maire d’abuser de son talent de la parole ! Soudain le bruit parvint, apporté par on ne sut jamais qui, que M. le maire n’était pas encore arrivé et que l’on commençait à être inquiet là-haut, d’autant que, vérification faite, on ne savait d’où venait le coup de téléphone par lequel il était censé avoir expliqué son absence.

On commença à se regarder : quelques minutes plus tard, comme les bruits du dehors devenaient de plus en plus inquiétants, on se mit à sourire.

Chacun se comprenait.

Et puis on éclata de rire tout à fait. C’était ça le coup attendu de Hardigras ! Il avait mis en boîte M. le maire ! Eh bien ! ce n’était vraiment pas mal !…

— C’est dangereux ce qu’il a fait là ! déclara Gamba Secca, et puis, à quoi ça va-t-il servir ? Ça ne va pas empêcher la noce ! On trouvera toujours bien un adjoint.

Le Budeu, qui était allé aux renseignements, se chargea de lui répondre. Le premier adjoint avait disparu en même temps que M. le maire.

Quant aux deux autres, on courait après eux…

Une rumeur grossissante descendait des ram-