Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/263

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— Mais, malheureux, il ne vous appartenait pas !

— Pardon ! Pardon ! Pardon ! Monseigneur ! Cé mobilier, il m’appartenait ! Zé l’ai payé… avec des traites, mais zé l’ai payé !… Tous les hommes d’affaires vous diront : Qui a crédit ne doit rien ! Ne doit rien pendant le temps de son crédit, naturellement. Zé né dois rien donc ! Et lé crédit, on peut compter sur Odon Odonovitch pour le faire durer, bien sûé, comme z’ai eu l’honnour de l’expliquer hier à monseigneur !… Donc, ce mobilier magnifique, je l’ai vendu à un autre marçand qui m’a volé, bien entendou ! Il me l’a aceté pour rien, soixante mille francs ! Une misère ! Un mobilier que z’avais payé cent vingt mille, pas un sou de moins.

— En papier, dit Titin.

— Ce papier porte ma signature, et ze prie monseigneur de croire que la signature d’Odon Odonovitch, comte Valdar, seigneur de Vistritza…

— Oui, oui, Meteoras… et autres lieux, passons !…

— Elle vaut beaucoup d’arzent, ma signatoure !…

— Je m’en aperçois, et les autres s’en apercevront aussi, fit Titin, qui recouvrait un peu de bonne humeur en pensant qu’après tout les fonds attendus de Transalbanie restaient intacts.

— Je disais donc que ce voleur m’a acheté ce mobilier magnifique soixante mille francs… Mais z’y ai mis ouné condition, — et monseigneur va voir combien je suis prudent en affaires — c’est que si d’ici quinze jours ze rends