Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/302

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billet qui avait été adressé si singulièrement à Nathalie.

— Jugez de l’étonnement de madame ! continua Titin quand, au lieu de trouver Hardigras, elle vit arriver Titin-le-Bastardon !…

M. Galavard, cette fois, interrompit Titin :

— Écoutez, Titin… Le Babazouk a raison !… Tout autre à sa place voudrait savoir de qui l’on se moque ici… Ce n’est pas vous qui avez écrit ce mot signé Hardigras ?

— Mais je ne suis pas Hardigras, moi !

— Je me permets encore d’insister, Titin, puisque vous m’en avez donné le droit : vous m’affirmez que ce n’est pas vous qui avez écrit ce mot ?

— Mais je le jure, monsieur le commissaire ! Vous oubliez donc que j’ai reçu un mot signé du Babazouk me donnant rendez-vous ici et j’enverrais, moi, un mot signé Hardigras pour y faire venir sa femme !

— En effet ! dit Galavard, ceci n’est pas vraisemblable.

Et il rendit le billet à Titin.

— Tu entends ce que dit le commissaire, Giaousé !… Allons, parle, dis quelque chose !… Au besoin, je veux bien te croire quand tu me dis que ce n’est pas toi qui a écrit la lettre me donnant rendez-vous ici… mais il faut savoir, qui l’a écrite !… Comment étais-tu là, toi ?… Qui t’avait prévenu ?…

— Moi aussi ! fit le Babazouk, j’ai reçu un mot.

Et il sortit un chiffon de papier tout froissé et tout sale, dans lequel on l’avertissait du rendez-vous que Nathalie et Titin s’étaient donné chez le père La Bique. Tous trois exa-