Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/311

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qui vous avait privé de Mlle Agagnosc, il n’a plus remis les pieds ici. Je ne saurais vous dire ce qu’il est devenu.

— Alors, qui vous dit qu’il n’essaiera point de recommencer le coup de Hardigras ? interrompit le prince.

— Je crois le connaître suffisamment maintenant pour pouvoir vous affirmer qu’il ne tentera rien de ce genre. Titin est un garçon d’une fierté dont vous n’avez pas une idée. Cette première fois à laquelle vous faites allusion, il s’est permis la fantaisie d’enlever Mlle Agagnosc parce qu’il s’imaginait que ce petit incident serait assez du goût de Mlle Agagnosc, en quoi j’ose dire qu’il ne se trompait pas, mais aujourd’hui, il n’en va plus de même ! Aujourd’hui, Mlle Agagnosc ne se laisse plus conduire à l’autel comme une petite brebis que l’on a préparée pour le sacrifice, mais c’est elle-même qui exige que ce mariage se fasse. La chose se présente bien ainsi, n’est-ce pas ?… Eh bien ! Titin n’ira point contre la volonté de Mlle Agagnosc, c’est moi qui vous le dis ! Monsieur Supia, vous pouvez marier votre pupille en toute tranquillité. Adieu, monsieur.

— Ce n’est pas mal ce qu’il nous a raconté là ! avait dit le prince à M. Supia quand tous deux s’étaient retrouvés dehors.

— Possible ! avait répliqué l’autre, mais moi, je me rappelle une chose, c’est la menace de ce Titin du diable, quand il nous a ramené Antoinette… Vous vous rappelez la commission de Hardigras ?

— Je ne l’ai pas oubliée ; elle était d’autant plus vexante qu’il n’y avait rien pour