Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/324

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Que m’importent des capitaux qui ne me rapportent rien ! émit lugubrement Hippothadée, si je dois avoir la petite surprise d’aujourd’hui chaque fois que je passerai à votre caisse…

— Bah ! fit le « boïa », ce sont deux mauvaises années à passer !… Ne parlons plus de cela… les affaires sont les affaires, et celle-ci, comme l’autre, est définitivement réglée, mais nous pouvons en faire encore, des affaires, mon cher prince ! Je suis tout à votre disposition, moi ! J’admets que vous ne puissiez faire marcher votre ménage avec deux cent soixante quinze francs quatre-vingt-cinq par mois… Un homme comme vous a de gros besoins. La forte somme vous sera nécessaire plus d’une fois.

— Elle m’est nécessaire tout de suite !

— Pas ce soir, en tout cas ! Nous entrerons en pourparlers dans deux ou trois jours, si vous le voulez bien… En ce moment, je suis en plein dans mes échéances de fin de mois. D’ici là, vous avez deux cent soixante-quinze francs quatre-vingt-cinq… Vous ne mourrez pas de faim… Quand vous les aurez épuisés, eh bien ! je ne suis pas dur… j’ai des gages sur vous dans ma maison ! je ne vous laisserai pas dans l’ennui.

— Me faudra-t-il la signature de ma femme ?

— En aucune façon ! vous êtes mariés sous le régime de la communauté, grâce à moi, mon cher « Palikare » !… tout ce qui est à votre femme est à vous !

— Et tout ce qui est à moi vous appartient ou vous appartiendra bientôt !

— Défendez-vous !