Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/353

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M. Hyacinthe Supia, la veille, pour ramener ces dames le lendemain matin à Nice. Il avait couché dans une chambre du premier étage, donnant sur le couloir au bout duquel se trouvait celle de Caroline. La chambre de Mme Supia était au rez-de-chaussée, ouvrant directement par l’une de ses portes sur le salon. Tous trois avaient mangé hâtivement dans la cuisine. Ces dames voulaient se retirer de bonne heure, épuisées par les émotions de la soirée… On devait quitter la Fourca dès l’aurore.

Le prince prit un livre que lui prêta Mme Supia et qui fut retrouvé dans sa chambre.

M. Supia était arrivé à son tour à la Patentaine, vers les minuit, conduit par les « quatre ». En pénétrant dans le salon, il s’était heurté au cadavre de sa fille et s’était évanoui. Le crime avait donc été commis entre neuf heures du soir et minuit.

L’assassin, qui semblait très bien connaître la Patentaine et la distribution des appartements, avait dû s’introduire par la cuisine dont la porte n’était point fermée à clef. Il s’était rendu directement dans la chambre de Mlle Supia où le crime avait été commis, car il n’était pas admissible que cette jeune fille eût été transportée même si elle avait été bâillonnée, jusque dans le salon et là eût été pendue sans que le bruit de sa résistance eût réveillé, soit le prince, devant la porte duquel on devait la faire passer pour la descendre, soit Mme Supia qui reposait à côté du salon.

Du reste, le désordre qui régnait dans la chambre attestait que le drame avait eu lieu dans cette pièce ; enfin l’examen du corps de la