Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/396

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Pendant le procès, on a pu également vous reprocher d’avoir pris une qualité à laquelle certains affirmaient que vous n’aviez aucun droit et que vous vous en étiez servi pour faire figure d’aventurier, voici heureusement les choses remises au point.

— Et votre conscience en repos ! acheva Titin. C’est quelque chose pour un magistrat de pouvoir se dire qu’il va guillotiner un honnête homme ! Si vous voulez mettre le comble à vos bontés, monsieur le procureur, vous passerez en sortant d’ici, rue de la Poste, chez Durieu — c’est mon fournisseur — et vous lui commanderez des lettres de faire-part avec une couronne de prince !

— Une couronne royale, monseigneur ! releva Odon Odonovitch. La santé de Sa Majesté est elle-même fort compromise : aux dernières nouvelles, il n’ira pas loin !

— Il ira toujours aussi loin que moi, et c’est tant mieux ! Que voulez-vous que je fasse d’une couronne royale si je n’ai plus de tête pour la porter !

— Que sa haute seigneurie ait foi dans la providence ! reprit le bon Odon Odonovitch en essuyant ses larmes. Dieu et les saints Archanges ne voudront point qu’un pareil crime s’accomplisse !

— Envoyez-moi donc, mon cher Odon Odonovitch, un panier de cet excellent extra-dry 1921 qui faisait mes délices et une boîte de coronas. Cela me rappellera les heures de joie passées ensemble. C’est tout ce que je vous demande !… Je dois être riche, maintenant, quelle consolation !

— Hélas ! monseigneur, le prince Marie-