Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/399

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— Oui, nous sommes sept. Giaousé, le Bolacion, la Tulipe…

— En voilà déjà trois de trop.

— Eh ! vieux, sept contre peut-être deux cents ! Tu penses s’il va y avoir des pattes cassées ! Nous ne serons plus sept, va, quand tout sera fini. Les autres, c’est Tantifla, Tony Bouta et Aiguardente. L’affaire se passera à cette heure-ci. Il fait déjà nuit noire et nous avons des chances pour que Peruggia nous laisse seuls. S’il restait là, à nous deux on le ferait bien taire. Un bon bâillon, sans lui faire de mal ! Un confrère !

— Et tu crois qu’on a des chances ?

— Giaousé a juré à Toinetta et à la mère Bibi, qui est revenue à Nice avant-hier, que tu serais hors de cause dimanche à sept heures. Le dimanche, c’est un bon jour. Tout le monde a son petit coup de blec ! C’est la Tulipe qui a en l’idée pour dimanche à cause qu’il a un ami du 22e chasseurs qui sera de garde aux Novi. Tu le connais peut-être ? Sénépon ? Il est de la Costa.

— Ah ! oui ! Sénépon ! mais je ne le connais pas plus que ça, moi et tu penses bien qu’il ne va pas risquer Biribi pour me faire plaisir, Sénépon ?

— On ne lui demandera pas son avis ! Il se promène devant sa guérite au pied du chemin de ronde, on le croise, la Tulipe lui dit bonjour en passant, lui offre une cigarette, enfin il s’arrange, quoi ! et ils sont trois à lui tomber dessus. Ils le maintiennent, l’empêchent de gueuler ! Ça, c’est la besogne de la Tulipe, de Giaousé et du Bolacion ! Pendant ce temps, on opère, et je te prie de croire que