Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/402

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— Foutez le camp ! J’en ai !…

Paolo Ricci referma la fenêtre et dit : « C’est raté ! »

On heurtait violemment à la porte de la cellule. Il l’ouvrit. Peruggia parut, écumant :

— Que se passe-t-il ? lui demanda Paolo.

— Demande-le à Titin ! hurla Peruggia. Il sait bien, lui, ce qui se passe !

— Ma foi non, dit Titin, et il s’assit tranquillement en ajoutant : « Si on m’avait demandé mon avis, ça se serait passé autrement. »

La bataille avait cessé dans le chemin de ronde. Les autorités accoururent.

— Qu’est-ce qu’ils voulaient donc ? fit le directeur de la prison.

— Je ne sais, répondit Titin.

— D’autant, fit Paolo en montrant son revolver, que s’il avait fait un mouvement je lui brûlais la cervelle.

Telle fut cette extraordinaire tentative d’évasion. Voyant qu’il n’y avait plus rien à faire, Aiguardente, Tantifla et Tony Bouta s’étaient rendus. Ceux qui avaient assailli la sentinelle au dehors avaient pu s’enfuir, en laissant, du reste, du sang derrière eux.

Sénépon fut félicité. Il avait réussi, tout écrasé qu’il était par le poids de ses trois adversaires, à atteindre son fusil et appuyer sur la gâchette. Dès lors, tout était fini.

Le lendemain, Titin dit à Paolo :

— Ils auraient voulu rendre toute évasion impossible et hâter ma mort qu’ils ne s’y seraient pas mieux pris. Tu remercieras Giaousé de ma part.