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XXVII

Par qui Hardigras avait été sauvé ; de la honte qu’il en eut et de la joie qu’il en éprouva.

Depuis la malheureuse tentative d’évasion qui avait été si fatale à Tantifla, à Aiguardente et à Tony Bouta, on avait mis la camisole de force à Titin.

C’était bien inutile. Privé désormais de cette petite troupe dévouée qui, habilement dirigée, eût pu lui être d’un si grand secours, persuadé aussi qu’il avait été victime en cette dernière occasion de la duplicité et de la fourberie de celui qu’il avait toujours considéré comme un frère, le Bastardon s’avouait vaincu.

Il y avait trop de gens au dedans et au dehors, acharnés à sa perte, pour qu’il pût conserver le moindre espoir. C’est en vain que Paolo Ricci avait essayé de le faire espérer encore, Titin ne voulait plus rien entendre, mais il priait ce brave garçon de consigner par écrit quelques-unes de ces paroles empreintes d’une noble sérénité que savent prononcer les prisonniers de sang royal quand ils voient approcher l’heure du martyre. Ainsi ses dernières pensées et recommandations devaient-elles être communiquées à Toinetta par l’intermédiaire de sa lingère. Il préparait la