Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/411

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vous dire un mot de la part de M. le directeur.

— Ouvre-lui ! fit Peruggia.

Ricci ouvrit et referma immédiatement la porte derrière le nouveau venu.

Titin tressaillit, car il venait de reconnaître sous l’uniforme d’un gardien de prison, Giaousé lui-même. Peruggia, se retournant, le reconnut aussi ; seulement, comme Giaousé avait un énorme revolver dans la main et qu’il l’avait appuyé sur la poitrine de Peruggia, celui-ci ne poussa pas un cri.

— Bien ! dit le Babazouk. Sois sage ; on ne te fera pas de mal.

Ricci aussi s’employait.

Trois minutes plus tard, c’était le gardien chef Peruggia qui avait la camisole de force. Il supplia qu’on lui enfonçât un mouchoir dans la bouche, ce qui fut fait.

Titin voulait passer l’uniforme de Peruggia.

— Non ! fit Paolo Ricci. Tout le monde ici connaît le gardien chef. Avec mon uniforme, Titin passera plus facilement.

— Ou avec le mien, fit Giaousé.

— Non ! vous devez sortir tous les deux bien tranquillement. Vous attendrez que l’horloge sonne la demie de trois heures pour passer devant le concierge. Cela, c’est très important. Tu as compris, Giaousé ? Tu es au courant ?

— Dame !

— Tu vois bien que tu ne peux pas quitter Titin. Vous passerez tous les deux. Moi, j’essaierai de me débrouiller.

Et ils sortirent tous deux, au moment de la relève.