Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/412

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À trois heures trente-cinq, ils étaient dehors.

Mais Paolo Ricci fut moins heureux. Comme il tentait de sortir, quelques instants avant l’arrivée des autorités, il se heurta au directeur de la prison qui lui demanda pourquoi il ne restait pas auprès du condamné avec Peruggia. Il donna des explications qui parurent louches. L’autre s’aperçut à ce moment que son gardien portait des galons auxquels il n’avait pas droit. Et le pot aux roses fut découvert. Ces messieurs du parquet arrivaient. Il y eut un beau concert.

Paolo Ricci répondit à toutes les admonestations et à toutes les injures qu’il avait agi ainsi parce qu’il était persuadé de l’innocence de Titin, ce qui était vrai, mais il comprit, à l’accueil que l’on faisait à ses ingénieux propos, qu’il devait à jamais renoncer à sa carrière dans l’administration.

Pendant ce temps, Titin et Giaousé étaient déjà loin. Ils étaient montés dans une camionnette qui les attendait de l’autre côté du Paillon. Cette auto était conduite par le Bolacion, à côté de qui se trouvait la Tulipe, tous deux déguisés en « petous » (paysans).

Quand ils furent en route, Titin et Giaousé abandonnèrent leur uniforme de gardien et endossèrent des vêtements de velours à grosses côtes très usagés, le pantalon enfoui dans de hautes guêtres qui les faisaient vaguement ressembler à des gens de la montagne, amateurs de braconnage ou même de contrebande. Tous les quatre étaient armés jusqu’aux dents.

Le télégraphe et le téléphone n’arrêtèrent pas de fonctionner dans la montagne jusqu’au