Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/426

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

— Je les ai laissés dans le vestibule…

— Fais-les entrer dans le bureau et dis-leur que je suis en train de m’habiller, que je suis à eux dans dix minutes. Tu fermeras la porte du bureau, et n’aie pas l’air effrayée comme ça !…

Elle se retourna. Titin, assis sur le lit, les bras croisés, la regardait avec extase.

— Eh bien ! qu’est-ce que tu fais, fit-elle stupéfaite de voir qu’il n’avait pas bougé.

— Rien ! fit-il… je te regarde !… Je n’ai plus que dix minutes à te regarder ! Alors, tu penses…

— Tu as raison ! fit-elle… Après, on verra bien !…

Et rejetant son peignoir, elle se remit au lit :

— Serre-moi bien dans tes bras ! mais ne m’embrasse pas, car j’ai à te parler !

— Je suis sourd ! déclara Titin.

Et il lui mangea les lèvres. Elle s’arracha à son étreinte !

— Mon amour, je connais l’assassin…

— Oui… l’assassin !… celui que tu cherches !… Le faux Hardigras !… Je le connais !…

— Et tu ne me le disais pas ?

— Ingrat ! lui jeta-t-elle, ingrat qui me reproches de n’avoir pas pensé à l’autre…

Et elle lui conta la scène qui s’était passée entre elle et Hippothadée quelques secondes avant son arrivée.

— Comprends-tu maintenant ?… Comprends-tu comme c’est simple ? Je suis la seule héritière… comprends-tu ?

— Oh ! fit-il, illuminé soudain lui aussi, tu