Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/427

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as raison !… tu as raison !… Tout s’explique ! Ah ! le bandit !…

— Comprends-tu que rien n’est perdu ?

— Non ! non ! rien n’est perdu ! Mais il faudrait des preuves !…

— Je les aurai, je te le jure.

— Oui, mon Titin, avant quarante-huit heures, je l’aurai !… J’aurai sa confidence, je ferai celle qui comprend son jeu, qui en prend sa part, qui l’admire ! Il est tellement fat !… Ce monstre, je l’aurai comme un niais qu’il est !… Et je l’amènerai à prononcer des paroles que d’autres entendront ! Ne bouge pas !… Je te dirai ce qu’il faut faire !… Laisse-moi un peu, ces deux-la qui m’attendent ! Ils ne savent pas la besogne que je leur prépare.

Elle trouva dans le studio du prince MM. Souques et Ordinal qui l’attendaient patiemment avec la mine qu’on voit aux gens qui ont accepté de vous faire part d’une nouvelle désagréable.

— Qu’y a-t-il, messieurs ? Je vous demande pardon de vous avoir fait attendre…

— C’est nous, madame la princesse, qui nous excusons, dit Ordinal en s’inclinant. Croyez bien que si nous avions pu ne pas vous déranger… Mais nous avons été chargés d’une bien triste commission… Il va falloir avoir beaucoup de courage, madame…

— Mon Dieu, messieurs, vous m’effrayez !… Parlez !… Depuis quelque temps j’ai été si éprouvée… hélas ! je m’attends à tout. Qu’est-il donc arrivé ?

— Il est arrivé un malheur, un grand malheur à Son Altesse, madame la princesse.