Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/444

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tout ce qu’il savait de l’affaire, telle que la lui avait dite Toton Robin.

— Bigre ! fit Arthus… S’il en est ainsi, il y a tout à craindre ! Ils feront tout pour que Titin ne vienne pas jusqu’ici !

À ce moment, on frappa à la porte de la rue. La femme du Petou s’en fut glisser le loquet du judas :

— Toton Robin ! annonça-t-elle.

Ils se jetèrent sur lui. Elle referma la porte. Il avait une figure décomposée.

— Pas de nouvelles de Titin ! Titin aurait dû être caché chez le docteur depuis la veille au soir. J’ai dit au docteur : « Courons chez Barnabé ! » Nous voilà partis dans l’auto pour Saint-Martin Vésubie, Barnabé n’était pas redescendu de la montagne. Nous grimpons !… Nous avons trouvé Barnabé là-haut, tout seul, au fond de sa hutte, assassiné.

Le Petou et Arthus n’eurent qu’un cri :

— Et Titin ?

— Ah ! Titin ! Titin !… Où est-il ? Qu’est-ce qu’il est devenu ? Ils l’ont eu par surprise, évidemment… Titin voulait voir Giaousé et le Bolacion, il les a fait appeler ! Ils sont venus ! Mais ils ne sont pas arrivés seuls, tu penses !… Et le tenant, il nous ont, du moment qu’ils ont Titin ! Je me suis fait reconduire à Saint-Martin. Le docteur et moi nous avons téléphoné à Grasse, à Nice, et nous voilà ! Je me suis dit que vous aviez peut-être des nouvelles de votre côté ! Écoutez… On t’appelle, Petou ! C’est la voix de la mère Closs.

En même temps, on entendait le bruit de la charrette traînée par le mulet. Ils coururent ouvrir. La maraîchère avait arrêté son