Page:Leroux - Le fils de trois pères, Baudinière, 1926.djvu/446

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— Pensez-vous !… Faut y aller tous ! Et vous ne serez pas trop ! Mais ne perdez pas de temps !… Quand j’ai su par la Manchotte qu’ils avaient emmené Titin et ce qu’ils allaient en faire, je me suis pensé qu’il fallait le sauver ! La Manchotte, qui est devenue la maîtresse du Bolacion, m’a aidée ! J’ai tout appris par elle, je vous dirai tout.

Une heure plus tard, par toutes les ruelles, par toutes les sentes, la vieille Fourca se vidait une fois de plus… mais il ne s’agissait plus d’aller voir mourir Titin ! Il fallait le sauver, l’arracher à la horde des Loups.

Silencieusement, cent serpents noirs glissaient, s’allongeaient sur les routes, disparaissaient, réapparaissaient sur une crête et venaient finalement tous se souder à l’entrée des gorges où les troupes du Petou étaient rejointes par celles d’Arthus, car Torre-les-Tourettes ne voulait point laisser à la Fourca seule la gloire et les dangers d’une expédition dont il serait sûrement parlé dans les âges les plus reculés.

Ceux de la Fourca s’enfoncèrent plus avant, arrivèrent dans l’étroit couloir des nouvelles carrières d’où l’on découvre Touet-du-Loup.

Pendant ce temps, ceux de la Torre, conduits par le rusé Arthus, avaient escaladé force rocs et précipices pour revenir sur les derrières de la horde, au delà de Touet-du-Loup, et fermer ainsi sur eux le cercle de la mort.

Quand ceux d’en bas, que dirigeait Toton Robin aidé des sages conseils du Petou, virent qu’Arthus avait terminé son mouvement, ils se disposèrent à attaquer.