haut, sous les fleurs, dans le petit cimetière du Château, en pleine lumière niçoise.
Les Supia avaient une maison de campagne à la « Nova Fourca » dans la plaine de Grasse. C’est là qu’Antoinette fut élevée, parmi les jasmins et les roses et buvant le lait des chèvres de la mère Bibi.
Elle venait rarement à la ville et ne s’y plaisait point, ce qui faisait l’affaire de tout le monde.
Cependant, quand elle fut grande, il fallut bien, malgré ses pleurs, l’arracher à cette vie de sauvageonne. On la mit en pension à Nice. Elle en était sortie depuis un an pour le plus grand plaisir de ses maîtresses auxquelles elle faisait une vie assez difficile, bien qu’elle fût douée du meilleur caractère du monde et peut-être même à cause de ce caractère. Elle ne pensait qu’à jouer, avait horreur des livres et savait si gentiment se faire pardonner ses petites frasques qu’il était presque impossible de la punir. Tout programme, dans ces conditions, devenait impossible.
Malgré les recommandations les moins justifiées auprès des examinateurs on ne put lui faire avoir son brevet. Elle eut néanmoins, en géographie, un beau succès en citant parmi les mers polaires « l’océan arthritique ». On lui demanda aussi ce que c’était que l’hôtel des Invalides elle répondit que c’était un dancing. Ce fut vainement qu’elle expliqua qu’on lui avait dit que dans tous les hôtels à Paris, il y avait un « dancing ». On ne sut jamais si elle s’était moquée du monde. Elle avait alors quinze ans.
Après d’aussi brillantes études M. Hyacin-