Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/336

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Deux ou trois de ces entreprises, qui étaient sérieuses, se retirèrent de la Bourse et firent, à l’abri de l’agiotage, de bonnes affaires.

Pendant que la vogue était aux bougies, on négligeait un peu le gaz dont l’éclat naissant n’inspirait pas au public une grande confiance. Cependant, cinq sociétés de ce genre voyaient leurs actions cotées à la Bourse de Paris ; l’une d’elles, la plus importante, jouissait même d’une prime assez considérable ; c’était la société anglaise Manby, Henry, Wilson et Cie dont les actions, au pair de 2,500 francs, se cotaient, en 1841, de 5,750 à 6, 000 francs. Qu’était-ce que cette prime à côté de celles des sociétés favorites d’asphalte ou de bitume !

Les savonneries avaient aussi le don de provoquer l’enthousiasme du public. Nous constatons à la cote l’existence de six sociétés de ce genre dans l’année 1838, celle de l’agiotage par excellence : la savonnerie à vapeur de l’Ourcq, la savonnerie de la Petite-Villette, celle des Bateaux Monceaux, celle du Pont de Flandre, et enfin la savonnerie de l’Elbe. Pas un de ces titres qui n’ait joui des honneurs d’une prime et d’une prime parfois énorme pour deux de ces sociétés, elle est de 50 à 55 p. 100, elle va jusqu’à 340 p. 100 pour l’une d’elles, primes trop exubérantes pour être durables ; en 1841 il ne reste plus à la cote qu’une seule de ces sociétés de savonnerie, elle se négocie à 150 francs au lieu de 750 en 1838.

Parlerons-nous des Sociétés de produits chimiques, de carrières à plâtre, d’amidonnerie, de vermicellerie, de parfumerie, de lithocéramie, de bains, de dessèchements, etc. ? Non certes ; la plupart sont aussi des éphémères dont les débuts sont brillants et la fin aussi lugubre que prompte. Les ateliers de forges, de filatures, les usines de cuirs vernis, de cuirs vénitiens, bien d’autres encore encombrent la cote en 1838, pour disparaître bientôt après. L’une d’elles, la société de galvanisation du fer Sorel et compagnie débute par une prime de 500 p. 100 ; les actions de 500 francs se négocient à 3,000, en 1841 elles valent 230 francs. Les sucreries en petit nombre ornent aussi la cote. Quelques mines d’or ou