Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/495

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coup de propriétés figurant dans cet inventaire n’étaient inscrites que pour mémoire, les recenseurs n’ayant pu leur attribuer de valeur même approximative. D’autres étaient estimées à des sommes dérisoires : ainsi 358 articles du ministère de la justice et des cultes représentant les palais épiscopaux, les grands et les petits séminaires, les cathédrales, ne montaient qu’à 33,467,573 francs, somme qui ne pourrait suffire à la construction de deux églises comme la cathédrale d’Amiens et celle de Paris.

Le tableau général des propriétés de l’État, déposé devant les Chambres au printemps de 1876, donne des indications plus récentes. Cet inventaire encore n’est que partiel, il est fort loin de s’étendre à tout le domaine de l’État. Il ne comprend pas les immeubles du domaine public proprement dit, tels que les rivages de la mer, les canaux et leurs francs bords, les routes nationales, les chemins de fer. Il ne renferme rien du domaine public des départements et des communes ; les préfectures, par exemple, les tribunaux, les hôtels de ville, les écoles, les marchés, les églises, sauf les cathédrales, n’y figurent pas. On a enfin soin de nous dire que l’on a porté à ce tableau « sans aucune évaluation, certains immeubles d’une nature particulière tels que les cathédrales, les grands édifices publics ou monuments d’art, auxquels il n’était pas possible d’attribuer une valeur vénale. »

Si incomplet qu’il soit, cet inventaire s’élève encore à des chiffres énormes. Les propriétés de l’État affectées à des services publics étaient, d’après ce document, au nombre de 17,899, ayant une valeur de 1,948,301,130 francs. Si l’on tient compte de ce que beaucoup d’articles ne sont inscrits que pour mémoire, on peut porter à 2 milliards et demi au moins l’évaluation.

D’autre part, les propriétés de l’État non affectées à des services publics étaient, en 1876, au nombre de 9,098, et on leur attribuait une valeur de 1,650 millions de francs les bois et les forêts formaient la principale part de cette richesse. Ainsi on peut porter à 4 milliards environ la valeur des propriétés de