Page:Leroy-Beaulieu, Essai sur la répartition des richesses, 1881.djvu/503

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Les chapitres précédents ont démontré que la répartition des richesses avait une tendance à se faire d’une manière de moins en moins inégale dans les sociétés modernes. Baisse sensible du taux de l’intérêt, baisse des profits des industriels et des commerçants, arrêt et même recul dans la marche ascendante de la rente de la terre, disparition des gros traitements, élévation des traitements moyens et petits, hausse des salaires, surtout de ceux des ouvriers des dernières catégories, taux stationnaire ou moins rapidement croissant du salaire des ouvriers habiles (skilled labour), enfin formation incessante d’une richesse collective gratuite dont l’importance deviendra bientôt énorme. Voilà les phénomènes qui ont successivement passé sous nos yeux. Nous n’avons guère découvert que quelques exceptions à cette approximation vers une plus grande égalité des revenus ces exceptions on les trouve chez les artistes, et surtout chez les chanteurs et les chanteuses, les comédiens et les comédiennes ; on en rencontre aussi dans quelques professions libérales, chez les chirurgiens et les médecins d’un talent tout à fait hors ligne, un peu moins chez les avocats ; enfin, il s’en présente aussi chez les industriels ou les ingénieurs qui ont eu le mérite ou le bonheur de faire des décou-