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BIBLIOTHÈQUE DE LA PAIX

110 millions en 1854 ; de 121 millions en 1855 ; de 128 millions en 1856 ; les frais de régie et de perception qui n’étaient que de 451 millions, en 1853, passèrent à 164 millions en 1854, et à 179 millions en 1855. Pendant que les chapitres de dépenses augmentaient, ceux des recettes restaient stationnaires : c’est ainsi que le produit des impôts indirects fut en 1854 sensiblement le même qu’en 1853. Le plus grand mal financier de la guerre, outre un accroissement de 1660 millions dans les dépenses immédiates, fut la permanence, même après la paix, des chiffres élevés des budgets de la guerre et de la marine. Ces deux départements eurent depuis des exigences bien autrement grandes qu’avant la guerre d’Orient. Il en est ainsi de toutes les guerres : elles produisent d’abord une maladie aiguë, plus ou moins dangereuse et passagère, elles laissent toujours après elles une maladie chronique, qui occasionne des désordres permanents et un état habituel de malaise.

Le Piémont en donnerait la preuve. Dans le compte définitif du budget de 1856, que M. Lanza présentait au parlement, en janvier 1859, les dépenses extraordinaires de la guerre d’Orient pour la Sardaigne, sont établies comme il suit :

Ministère
de la guerre
Ministère
de la marine
Total
Payements effectués en 1855 
19,790,741
2,416,467
22,207,208

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à reporter
19,790,741
2,416,467
22,207,208