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Cette gigantesque mêlée d’hommes entraîna un carnage inouï, qui mérite de fixer le regard des philanthropes et de trouver un historien fidèle. Nous avons sous les yeux un travail remarquable, le rapport fait sous forme de circulaire par le major-général Joseph K. Barnes, chirurgien général de l’armée des États-Unis (Report on the extent and nature of the materials available for the preparation of a medical and surgical history of the rebellion). Cette histoire médicale et chirurgicale n’est pas encore terminée, mais les matériaux publiés donnent les renseignements les plus précieux. Les rapports mensuels établis pour un peu plus de la moitié des régiments en campagne, pendant la première année, donnent 17,496 cas de blessures par armes à feu. Les rapports mensuels établis cette fois sur les trois quarts des régiments, pendant l’année finissant au 30 juin 1863, présentent 55,974 cas de blessures ; les listes des blessés relevés sur les champs de bataille pour les années 1864–1865, comprennent plus de 114,000 noms. Encore ces états doivent-ils être complétés, nous dit-on, par le dépouillement qui reste à faire des rapports des hôpitaux généraux, où l’on a reçu beaucoup de blessés dont les noms n’avaient pas été inscrits soit par les commis des hôpitaux du champ de bataille, soit par les médecins de régiment, et l’on doit y joindre ceux qui ont été tués dans le combat. On arriverait ainsi au chiffre de 221,000 blessés, sans compter les tués sur