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ceux de la salle du premier étage. Quelques-uns sont ornés de gracieux entrelacs comme ceux sculptés environ trois quarts de siècle plus tard sur certains chapiteaux du cloître de Moissac.

La facture facile et savante des spécimens du milieu du xie siècle que nous venons de rencontrer aux deux étages de la tour Saint-Paul, est très éloignée de l’exécution naïve que présente la sculpture des chapiteaux carolingiens (fig. 2 et 3). Cette comparaison donne une idée de la vitalité de notre école romane régionale et des progrès qu’elle avait déjà réalisés.

Les motifs des chapiteaux que nous venons d’examiner aux deux étages de la tour Saint-Paul de Cormery se retrouvent pour la plupart dans les restes de la basilique de Saint-Martin de Tours.

Les ouvertures de la salle de ce second étage sont au nombre de deux sur chaque face, et présentent chacune deux arcs superposés dont les cintres sont légèrement en fer à cheval. À l’extérieur du monument, l’extrados de l’arc le plus élevé est dessiné par un cordon de billettes et sa voussure ornée d’un gros tore retombe de chaque côté de la fenêtre sur le chapiteau d’une colonnette (pl. XXXV, en B). L’arc inférieur, en retrait sur le précédent, s’appuie de chaque côté de l’ouverture, à la même hauteur, sur le chapiteau d’une demi-colonne appliquée contre le tableau de la baie (voir même planche en B).

À l’intérieur de la salle, l’arc supérieur de chaque fenêtre est lisse et uni, mais il fait également saillie et retombe comme à l’extérieur sur les deux colonnettes limitant chaque fenêtre. Les deux colonnettes qui sur chaque face de la salle se rapprochent du centre, sont séparées par un pilier rectangulaire, de 0 m. 40 de large, surmonté d’un tailloir chanfreiné recouvrant les chapiteaux de ces deux colonnettes.

La face occidentale de la tour, c’est-à-dire sa façade principale, offre encore entre les contreforts, à partir de la base des deux grandes fenêtres du premier étage et jusqu’au sommet de ce dernier, des parements constituant plusieurs variétés d’appareils (réticulé, en écailles, etc.) formant plusieurs panneaux insérés parmi les matériaux à larges joints du xie siècle.


    testablement partie de la construction primitive de Cette tour, en raison de la largeur des joints qui, en Touraine, ne se sont amincis que vers le troisième quart du xie siècle.