À la suite de l’examen de ces vieux vestiges ayant appartenu à l’ancienne église abbatiale, nous consacrerons un second chapitre à une monographie de l’église paroissiale actuelle de Cormery ou Notre-Dame-de-Fougeray construite au xiie siècle par les soins de l’abbaye et affectée spécialement à la population qui peu à peu s’était agglomérée autour du monastère. Cette église, indépendante de l’ancienne abbatiale et construite a l’extrémité opposée de la localité, constituait une dépendance prieurale de l’abbaye qui lui avait donné naissance. Elle présente certaines particularités rares en Touraine ; mais la plupart de ses éléments offrent une filiation intéressante avec ceux qui existent encore dans les ruines de l’ancienne abbatiale qui, elle-même, les a visiblement puisés dans la basilique de Saint-Martin de Tours, dont l’abbaye de Cormery fut, après Marmouset, l’une des fondations les plus remarquables.
I
les restes romans de l’ancienne église abbatiale de cormery.
L’origine de l’abbaye de Cormery remonte a Hitier, abbé de Saint-Martin de Tours et chancelier de l’empereur Charlemagne. Dans la charte de fondation datée du février 791[1], Hitier désigne ainsi sa fondation : “…qui nuncupatur cella sancti Pauli, quod Cormaricus a priscis et hactenus vocatur”.
Après sa mort, Hitier fut inhumé dans un caveau à l’entrée de la nef et du côté gauche de l’église de Cormery[2].
Alcuin, qui succéda à Hitier comme abbé de Saint-Martin, eut une prédilection marquée pour la fondation de son prédécesseur. Il profita du séjour de Charlemagne à Tours, en l’an 800, pour obtenir de celui-ci l’autorisation d’établir à Cormery des moines soumis à la règle de saint Benoit et de nombreux privilèges pour le nouveau monastère[3] transformant ainsi la modeste cella fondée par son prédécesseur en une abbaye puissamment organisée, à la