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condition qu’elle resterait perpétuellement sous la dépendance des abbés de Saint-Martin de Tours.

Alcuin ne cessa, pendant sa vie, de s’occuper du nouveau monastère de Cormery et de l’enrichir. Le séjour dans cette abbaye avait pour lui un charme particulier, comme en témoignent les vers suivants adressés par le vénérable lettré à sa retraite préférée, lorsque le poids des années ne lui permit plus de quitter Tours


O mea cella, mihi habitatio dulcis, amata,
Semper in æternum, o mea cella, vale.
Undique te cingit ramis resonantibus arbor
Silvula florigeris semper onusta comis.
l’rata salutiferis florebunt omnia et herbis
Quas medict quent dextra salutis ope.
Flumina te cingunt florentibus undique ripis,
Retia piscator qua sua tendit ovans.
Pctnifensi’edotent pom !s tua claustra per hortos,
Lilia cum rosulis candida mixta rubris.
Omne genus votucrum matutinas personat odas,
Atque creatorem laudat in ore Deum[1].

Alcuin mourut en 804 et fut enseveli dans la basilique de Saint-Martin.

Fridégise, chancelier de Charlemagne, succéda à Alcuin en qualité d’abbé de Saint-Martin de Tours et de Saint-Paul de Cormery. Il obtint de Louis-le-Débonnaire, en 8ai, un diplôme accordant aux moines de Cormery le droit d’élire eux-mêmes un abbé suivant la règle de saint Benoit, à condition de le faire agréer par le chapitre de la basilique[2].

L’abbaye étant solidement constituée, des habitations particulières se groupèrent autour d’elle et une petite ville se forma.

Une charte publiée par dom Bouquet et datée du 27 mars 831 nous apprend que le premier abbé élu par les religieux de Cormery s’appelait Jacob. Ce fut lui qui acheva de nouvelles et impor-

  1. Migne, Patrol. lat., vol. CI, col. 1431.
  2. Raout Monsnier, Hist. eccl. S. Mart., t. I, p. 112.