Page:Les Amours secrètes de M. Mayeux, 1832.djvu/12

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qu’il est le seul que j’avoue. Je m’y montrerai à nu et on jugera.

Je naquis en 1795, dans un petit village de Bourgogne appelé Savigny. Ma mère, assez gentille, était cuisinière et mon père, brave homme s’il en fut, était couvreur, et par conséquent couvrait assez souvent ma mère qui bientôt me donna un frère. L’ouvrage manqua, la disette arriva, et mes parens crurent qu’à Paris ils feraient mieux leurs affaires. Les voilà donc en route, sans ressource que la charité publique, qui nourrit assez mal ses pensionnaires. Ils arrivent à Paris, mais exténués de fatigue et manquant de pain. Ils tombent malade et nous voilà tous quatre à l’Hôtel-Dieu.

Une dame sans enfans vient visiter l’hospice, je lui plais malgré ma bosse ou peut-être par rapport à ma bosse ; elle me demande à ma mère qui, par amour pour moi ou pour toute autre cause, me donne à l’instant ; et une heure après me voilà installé dans le café de l’hôtel d’Yorck, joli bordel que tenait cette dame rue des Colonnes, no 5.

Je n’avais que quatre ans et je couchais avec elle : elle était belle alors, et je voyais à mon aise ses beaux tétons, son beau cul, son beau con. Je ne sais si malgré son état ce dernier la démangeait souvent, mais je crus