Page:Les Amours secrètes de M. Mayeux, 1832.djvu/32

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mes enfin à la danse, où je rencontrai un de mes camarades que j’invitai à se mettre avec nous ; il s’y mit bien, car le soir ce fut lui qui alla coucher avec la dame, qui toute la soirée l’avait comblé de prévenance et de gentillesse, ce dont je lui fis reproche ; mais elle me dit que comme elle ne comptait pas avec lui elle espérait bien qu’il ne compterait pas avec elle. En effet, je le revis le lendemain, pâle et défait comme un joueur qui a perdu son dernier sou ; il avait lui perdu sa dernière goutte et jurait de ne plus retourner se faire pressurer par elle ; ainsi elle n’aura gagné qu’une nuit au changement. De mon côté je n’y perdis pas, une autre Annette que celle qu’on me connaît déjà, remplaça la coureuse ou la femme du courrier. Celle-ci, après bien des pauses au bas de son escalier, voulut un jour me favoriser d’une nuit, elle était jeune et demeurait chez ses parens qui me connaissaient ; ils habitaient deux chambres au quatrième de la rue St.-Jean-de-Beauvais ; leur fille couchait dans la première. En entrant avec elle j’allai de suite me cacher derrière son lit, tandis qu’elle passa dans la chambre de ses parens pour y souper. Je n’étais pas trop rassuré et je m’ennuyais de la longueur du repas, que de son côté elle aurait voulu abréger, mais comme son père aimait à jaser un peu après la journée, le repas