Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/231

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bruicte fort par la ville, et dit-on de plus qu’il passera plus facilement que nul autre qui ait passé depuis deux ans31, parce que ou les ambitieux, pour paroistre, donneront de l’argent en forme de rente, si on l’accorde ; ou bien chacun sera cognu selon sa qualité.

— Hé ! qu’importé d’estre cogneu par sa qualité, pourveu qu’on ait force pistoles, dit l’accouchée ?

— Non, non, Madame, respondit d’affection nostre advocate, il est bien necessaire de proceder à ceste reformation ; l’argent n’est rien au res-


du temps, fut cause que le roi « fut volé de six millions de livres », dont s’enrichirent les partisans. (Raisons de la reine-mère, dans le Recueil des pièces curieuses, etc., p. 275.) Toute la basoche, qu’on rançonnoit, fut en émoi de cet édit des procureurs, et ce qu’on dit ici des empêchements qu’y trouva Chalange semble assez naturel quand on sait à qui il avoit affaire et ce qu’il demandoit. « Les trois quarts de vostre vermine de procureurs étoient reduits au bureau des Innocents, faute d’avoir de quoy satisfaire à l’edit, dont on s’est tant tremoussé dans vostre palais. » (Advis donné au roi, etc., Recueil, etc., p. 139–140.) V. encore sur cet édit l’Anti-Caquet, à la fin de ce volume, et nos Variétés hist. et littér., t. 1, p. 215–216.

31. On n’étoit pas dupe des raisons qui faisoient promulguer ces lois successives, « tant d’edits nouveaux, dit un pamphlet du temps, contre Luynes et les partisans ses créatures, qui ne servent que pour affliger le pauvre peuple, et ne sont inventez que pour assouvir leur avarice. » (Le Contadin provençal, Recueil, etc., p. 98.)