Page:Les Caquets de l'Accouchée.djvu/251

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tissant les loix et reiglemens fondamentaires pour les royaumes et republiques qui depuis sous icelles ont esté regies et gouvernées, de les admettre dans les dignitez, charges et offices, et de les eslever aux mesmes degrez d’honneurs que les hommes ; et bien davantage, ces lumières de l’antiquitez maintiennent et asseurent avoir veu des femmes qui ont surpassé les hommes de leur patrie. Si de cecy nous en voulons sçavoir la raison, les philosophes mesme, bien que d’un sexe different du nostre, diront que, comme la pureté du sang concurre à la vivacité de l’esprit, que consequemment les femmes ont ou doivent avoir l’esprit plus vif que les hommes, puis qu’elles ont le temperament plus delicat. On en a veu naistre des effects très certains de ce que je dis, en Alexandrie, Égypte, Trace, Rome, France, et autres contrées de l’univers. De l’autre costé, la femme est en mesme puissance que l’homme de produire des actes genereux : ce n’est faute le plus souvent que de les defricher ; si l’arbre ne porte point de fruict, ce n’est faute que de le cultiver, esmonder et esbrancher. Combien y auroit-il d’hommes hebetez et grossiers, si depuis le plus tendre de leur jeunesse on ne les jettoit dans les escolles, où la pluspart, le plus souvent, après avoir bien employé du temps, sont aussi sçavans que quand ils y ont entré ; où au contraire, si on employoit après les femmes la centiesme partie du soin et de