Page:Les Entretiens d’Épictète recueillis par Arrien.djvu/274

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ce que tu nous montres. Tu nous montres devant nous un homme sans cœur et qui se plaint toujours, un homme toujours en colère, un lâche, qui blâme tout, qui accuse tout le monde, qui n’est jamais tranquille, un homme qui n’a rien de solide en lui. Voilà ce que tu nous as montré. Va-t-en donc lire Archédémus; puis, si un rat tombe chez toi et fait du bruit, te voilà mort! Ce qui t’attend, c’est une mort semblable à celle de..... quel est-il?..... à celle de Crinis. Lui aussi était fier, parce qu’il savait tout Archédémus. Malheureux! ne veux-tu pas renoncer à toutes ces connaissances, qui ne sont pas faites pour toi? Elles conviennent à ceux qui peuvent les acquérir, étant déjà au-dessus de tous les troubles de l’âme; à ceux qui peuvent dire: « Je n’ai ni colère, ni chagrin, ni haine; il n’y a pour moi, ni entraves, ni contrainte. Que me reste-t-il à faire? J’ai du loisir, et je suis en repos. Voyons comment on doit se tirer de la conversion des syllogismes; comment, après avoir posé une hypothèse, on évitera de tomber dans l’absurde. » Voilà ceux auxquels ces études conviennent. Quand on a une navigation heureuse, on a le droit d’allumer du feu, de dîner, et même, à l’occasion, de chanter et de danser; mais toi, c’est quand le navire est en danger de sombrer, que tu viens déployer tes plus hautes voiles.