Page:Les Entretiens d’Épictète recueillis par Arrien.djvu/31

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traduction littérale de ces deux actes, pourrait-il bien s’appeler un précepte de soumission? Et, si l’on entend par l’honneur autre chose que la préoccupation de l’opinion publique, qu’est-ce que l’honneur, si ce n’est l’ἀξίωμα, ce sentiment de notre dignité individuelle, cette volonté de ne pas déchoir, qui est la règle de conduite d’Helvidius et de Socrate?

Voilà à grands traits cette doctrine célèbre, avec ce qu’elle a tout à la fois d’élevé et d’incomplet. Telle qu’elle est, il nous a paru utile de la mettre à la portée de tout le monde, malgré l’aridité du livre qui la contient. Nous ne sommes pas, du reste, les premiers à l’essayer. Dès 1630, le père Goulu traduisait l’ouvrage entier d’Arrien; Dacier en extrayait ensuite deux volumes, sous le nom de Nouveau Manuel d’Epictète; enfin, en 1832, M. P. Thurot en publiait, aux frais de l’imprimerie royale, une traduction estimable, à laquelle ne manquent, pour être complète, qu’une trentaine de pages sans importance majeure. Mais la traduction du père Goulu a singulièrement vieilli, sans compter l’incorrection du texte qui lui a servi; Dacier a fait des emprunts, et non une traduction; Quant à M. Thurot, malgré les incontestables qua-