Page:Les Entretiens d’Épictète recueillis par Arrien.djvu/468

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sions que les plus nobles, les plus forts, les plus riches, les plus beaux, quand ils n’ont pas les principes qu’ils doivent avoir, n’ont rien qui les préserve d’être très-malheureux et très-misérables?


CHAPITRE XI




De la propreté.

Il est des gens qui doutent que la sociabilité soit dans la nature de l’homme; mais je ne vois pas ces gens eux-mêmes douter que la propreté soit réellement dans notre nature, et qu’à défaut d’autre trait, il y ait là du moins quelque chose qui nous distingue des animaux. Lorsque nous voyons un animal se nettoyer, nous avons l’habitude de dire avec surprise: « C’est comme un homme; » et, par contre, si l’on reproche à un animal sa malpropreté, nous avons l’habitude de dire aussitôt, comme pour le défendre: « Ce n’est pas un homme. » Nous croyons donc qu’il y a là quelque chose de spécial à l’homme, et ce quelque chose c’est des Dieux mêmes que nous le tirons tout d’abord. Les Dieux, par leur nature, sont purs et sans taches; autant donc l’homme se rapproche d’eux par la raison, autant il devra s’efforcer d’être pur et sans souillure. Il est impossi-